dimanche 14 juin 2015

Granit'Montana Ultime 2015 (ULTIME+++)

GMU 2015  à la recherche des sensations perdues. Après une édition 2014 qui avait été pour moi la course parfaite, me revoilà au départ de l’édition 2015.
Rétro-pédalage : Malheureusement ce début d’année fut difficile, pas que pour moi car JP, Bast, Mary ont eu leur dose également,  entre les contraintes professionnelles et les problèmes de santé ou personnel, le volume d’entrainement fut en retrait .  Après un hiver dédié à la technique VTT plein de promesse, alors que le travail du foncier bat son plein, me voilà planté en plein mois de février pour soigner une cruralgie limitant mes sorties pendant près de 6 semaines. Nous voilà obligées de compenser notre retard de foncier en multipliant les sorties routes plus que de nature,  et la météo n’a pas arranger les choses. 
Premier juge de paix le Roc Trespouzien en Avril,  sur lequel  je vais exploser en plein vol au 40eme kilomètres (voir CR) à partir de là va commencer  mon chemin de croix qui va me mener à cette GMU,   un enchaînement de sorties ponctuées de mal aux jambes, de manque de rythme,  plus envie de rouler, tous les symptômes du surentraînement, alors que j’ai 30% de moins de roulage que l’année dernière, impossible de retrouver les sensations de l’année dernière.

J-1 : C’est donc avec beaucoup d’interrogations que j’arrive ce samedi  à Ambazac pour retirer mon dossard.  A notre arrivé la météo est bien plus clémente que prévue, malgré les pluies de la nuit le terrain a déjà séché (en surface),  un petit coup de boost au moral ça fait pas de mal, parce que les prévisions ne sont pas très bonnes pour le dimanche. Après la tournée des poignées de mains et une petite séance de bricolage pour remplacer l’amortisseur du vélo Décathlon à Richard, nous filons sur Limoges récupérer les clés des chambres, petit gag de JP qui n’a pas de réservation, enfin si mais pour le 13 mai (je me demande si il n’a pas fait une reco en douce).

Nous filons au restaurant "Le Clos des Cèdres" nous y retrouvons, Jean-Marc et Mary,  David et Lucy, Philippe avec un copain,  Frédéric du team Scott Vauban un spécialiste des Raids et deux potes à lui des belges dont  Julien du Team Raes-Niner  second lors de l’édition 2014, des pointures en somme. Apres un petit repas gastro arrosé d'un verre de Saint-Estèphe, retour à l’hôtel avec la pluie qui s'est invitée, Grrrr
Dimanche : réveil à 6h45 après une nuit moyenne, j’ai eu chaud et j’entendais  la circulation sur l’autoroute toute proche .... et la pluie (pas glop). Petit déjeuner,  si moi ça me coupe l’appétit ce n’est pas le cas pour Richard qui fait honneur au buffet.  JP arrive lorsque je remonte dans ma chambre pour me préparer et  je me rends compte que je n’ai pas pris de maillot, quel ballot, je vais rouler sous les couleurs de KHS91 (merci JP).  Sur la route  qui nous mène à Ambazac, nous constatons que le terrain est bien humide, les monts aux alentours sont couverts de brumes (pas bon), en plus des orages sont prévus  à la mi-journée.  On se gare dans le champ aménagé en parking,  on finit de s’équiper et on file sur la zone de départ. A 5 mn du départ  les tops sont en première ligne, JP en seconde ligne (il est chaud) je file me placer à coté de Mary et Philippe, je ne vois pas Seb. La zone de départ est limite marécage sur sa partie droite,  prouvant si nécessaire que les pluies de la nuit ont été soutenues.

3.2.1..Go : Les élites ont déjà parcourus les 50m de plats avant de rentrer dans le sous-bois, alors que nous sommes pratiquement à l’arrêt.  Impossible d’avancer, j’entends Mary qui papote quelques mètres derrière moi, le peloton s’étire,  à la sortie du sous-bois je vois JP au loin qui est déjà l’autre côté de l’étang ?!!!  Sur le coup je me suis laissé trop enfermer.  J’appuie sur les pédales pour essayer de revenir sur lui,  comme il aime partir fort, je sens que ce n’est pas gagné cette affaire.  Nous voilà dans la foret ça monte doucement pour rejoindre le parcours de l’année dernière. (ci-contre le Pat sponsorisé par KHS91)
 Il fait chaud et le taux d’humidité est au maximum, les lunettes sont plein de buée, le cardio pas bien du tout, mais ça je m’y attendais.  En haut d’une bossette je rattrape JP en train de se battre avec ses lunettes et qui regarde son dérailleur, je lui lance « Ça va »   « Oui », je passe devant je me retourne, il est remonté sur son vélo et me suis à quelques mètres,  Remake de l’année dernière ???,  chouette parce que je la sens pas cette journée.
 Je suis en surchauffe, et le cardio ne baisse pas d’un poil (l’alarme me casse les oreilles) les montés s’enchainent et les descentes techniques sont passées à l’arrache, je suis dans le rouge et crisper sur le vélo, comme l’année dernière sur la première partie pas mal de gars font des refus et te coupent  l’élan, dur dur de ce mettre dans le rythme.  Sur cette première partie rien à dire, les grimpettes restent raisonnables même si le terrain gras/mouillée rend beaucoup moins bien que l’année dernière, mais dans les descentes, les traces sont déjà bien creusées et fuyantes rendant le pilotage plus difficile, en fait j’en chie et que de fautes techniques (trop fait de route).

Arrivé au premier ravito, 17 klm en 1h34  avec une moyenne cardiaque à  164 (max 186) oupsss, à ce rythme je vais exploser,  alors que je n’ai fait que de  gérer, mes vieux démons resurgissent, mais je n’ai pas mal aux jambes (comme quoi tout arrive), après une mini pose, je repars,  pas de JP à l’horizon,  nous roulons sur des secteurs que je ne reconnais pas, les déboisements ont fait du mal à cette Granit, l’avantage c’est que le taux d’humidité à bien baissée et mon cardio fait un -10, enfin.


Et  les sensations reviennent, je passe les défis sans trop de problème et j’envoie du gaz des dans les descentes rapides, je reconnais quelques grimpettes de l’année dernière, j’ai des flash et je me revois les grimper en rythme, aujourd’hui ça dérape sur les cailloux, les racines sont humides et les passages gras pompes l’énergie plus que de raison (pour la suite) même si mon Maxxis Ignitor à l’arrière me procure un bon grip, mais tout le monde en bave, alors.  .
Dans une descente,  secteur déboisé,  que je dévale à vive allure, je manque de percuter un coureur qui vient juste de prendre une boite, il se tient l’épaule, rebelote 200 mètres plus loin décidément. Ce fait de course va me mettre des pensées négatives dans le crane, mauvais pressentiments.  Les sensations sont meilleures mais je suis encore  gêné dans les parties techniques ou  le terrain très dégradé et fuyant accentue la difficulté technique, comme je n’arrive pas à tenir ma place dans les montées, je me retape les mêmes gars dans les descentes, je peste.
Arrivé au Ravito 2,  ils vont manquer d’eau alors qu’il reste beaucoup de concurrents derrières, je recharge le camelback et mange un peu. Je suis très loin de l’état de fraîcheur de l’année dernière. Je tarde un peu en espérant voir arriver JP, mais personne.

Je repars au bout de 5,' au fil des kilomètres  la fatigue me gagne, non plutôt une lassitude qui inhibe tout plaisir (pas bon signe),  je laisse des places pour rouler seul alors que je suis largement capable de suivre. Les derniers kilomètres avant la bifurcation et la porte horaire vont être un calvaire pour le moral, une plongée dans mes doutes, la boucle de l’Ultime qui se dresse comme un obstacle insurmontable, je suis incapable d’analyser mon état de forme, c’est à ce moment que la présence des copains  m’aurait certainement permis de me dépasser.  J’arrive à la porte horaire à 12h45,  les débaliseurs sont là et attendent l’heure fatidique. Je stoppe  devant le panneau, l’année dernière j’avais enquillé pleine balle sans me poser de question (j’étais sur un nuage),

je vois se dresser la monté qui annonce la boucle Ultime, qui au vue du temps qui se couvre risque d’être hardcore,  avec cette monté vers Sauvagnat et la DH Kaolin, bref que des bons souvenirs,  aujourd’hui je me suis  incapable de l’affronter, je suis au fond du trou au mauvais moment.  Les minutes s’égrainent quelques coureurs du 80 passent la porte ou bifurquent sur le 60 déjà sérieusement entamés,  le poteau est enlevé, il est 13H00,  je regarde en haut de la descente et vois un petit groupe qui arrive, je lance « Attendez » réponse  « Allez ce sont les derniers, après c’est fermé »  trois gars passent suivi à une centaine de mètres de JP. Il me passe devant sans me reconnaître,  Je l’interpelle, il est dans sa course, tout content d’avoir passé la porte horaire,  je lui dis que je bifurque sur le 60.  Je le regarde attaquer la pente qui se dresse devant lui,  j’hésite mais le mental est aux abonnés absents alors que physiquement, même si je ne suis pas dans un grand jour, je ne suis pas non plus ruiné.  Je repars en tournant les jambes machinalement sans aucune sensation, indifférent.  J’arrive au point de contrôle, pour me faire coller un sticker noir « Abandon » ,  je rattrape un groupe de  3 gars du 60,  je roule derrière eux un moment, ça monte, ça descend, mais j’imprime plus.

A l’entame d’une belle descente je décide de lâcher les freins, un des gars à l’air de rouler pas mal et me résiste, par pour longtemps,  ça me titille un peu et je  me remet à appuyer sur les pédales,  y serait temps.  Je vais rapidement le lâcher,  allez me dis-je »  il reste une quinzaine de kilomètres, profites-en, j’attrape un bon rythme et remonte pas mal de gars maintenant, put..  les regrets. Malgré une averse passagère qui va faire remonter  le taux d’humidité,  je retrouve des sensations, dans les cotes je me sens mieux qu’en début de course.

On enchaîne sur des secteurs connus, une belle descente rapide me redonne le sourire, après un petit morceau de chemin forestier un peu gras on plonge à droite dans la descente Des Rochers de Pouyaud,  la pente est forte mais ce secteur dans la tourbe est un régal, on slalome entre les rochers devenus très glissant suite à l’averse, on l’aime la granit, Oui mais….  arrive une petite dallounette à prendre par la gauche , ma vitesse est un peu élevé et mon pneu avant est chargé et n’offre plus aucun grip sur le granit détrempé, je file droit  « HORREUR »  la marche fait au moins 2 mètres,  le vélo plonge avec ma pomme, j’ai l’impression d’être au ralenti  « ça va faire très mal », je rentre la tête avant le choc,  je me fracasse 10 mètres en contrebas sur un tapis de feuilles  ou attend sagement  un petit tronc d’arbre qui viendra me chatouiller le côté droit, souffle coupé et douleur dans le dos,  je connais le verdict (idem 2013) les cotes ont pris un pète.  Seules  les cotes fixes et l’omoplate ont été touchées, je récupère mes esprits tout content de pouvoir me remettre debout, je regarde vers le haut « Put’.. que la marche était haute. Je me rends compte que j’ai perdu mes lunettes de vues,  sans lunette en sous bois, difficile de les retrouver, à ce moment la deux concurrents  arrivent et passent la dalle avec prudence,  ils vont m’aider à les retrouver. A noter que le petit câble de sécu sur la Garmin m’a permis de ne pas perdre celui-ci.  Je repars un peu secouer, je fini la descente à pied, mais bien décidé à finir le 60 malgré tout. Dans les montés, j’allège  la pression sur les  bras pour éviter de mettre la pression sur les côtes,  mais dans les descentes impossible, la douleur devient insupportable, les deux petites  descentes suivantes vont se finir à pied. Le ressort est  cassé  il me reste  la boucle de 10 klms  vers Saint-Sylvestre, et  il y a encore de belles descentes par la bas qui risquent de se transformer en calvaire. Je file droit par la route pour rattraper la fin du parcours. Les 200 derniers mètres le long de l’étang vont se faire en tenant le guidon d’une main pour  éviter les vibrations, je passe la petite bute et franchi l’arche, dépité et meurtri.
 Je retrouve Mary enveloppée dans une couverture de survie (son épaule à lâcher, abandon au 2 ravito après avoir roulée avec JP) et Richard qui à abandonner suite à une avalanche de problèmes mécaniques (une telle épreuve ne s’improvise pas).
Richard et moi repartons laver les vélos et nous changer à la voiture, avant de revenir prendre notre collation en attendant l'arrivée des copains et la remise des trophées.   

Résultats : Vainqueur Sébastien Pele (une météorite celui-là) en 5h25, suivi de Julien à 23’ (de nouveau 2eme),  Fred fini à la 7émé place,  David fait 26 (après une chute), Jean-Marc  fait 38 et 1er Master3 (en photo), Philippe fait 72, Seb fait 82 et notre JP fait 96.
Je peux vous l’affirmer, le véritable exploit c’est de l’avoir fini, le temps importe peu, BRAVO les gars vous êtes des guerriers


Épilogue: Une édition qui aura marquée les corps et les esprits,  l'essence même de cette course unique. Pour ma part, une nouvelle frustration,  le morceau était trop gros à avaler surtout dans la tête.  Le résultat de cette course est en adéquation avec  mon début de saison, préparation en retrait et mental en carton-pâte.  

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